Alors que la rentrée 2026 s’annonce avec des réformes majeures sur la gestion des devoirs scolaires, le débat sur l’interdiction des devoirs à la maison resurgit avec force. Enjeu crucial pour élèves, enseignants, et parents, cette question touche autant à la réussite scolaire qu’à l’égalité des chances. Plusieurs voix s’opposent autour de l’équilibre entre apprentissage, temps libre des enfants, et fatigue grandissante liée aux tâches à domicile. Au cœur des discussions, la proposition du candidat Fabien Roussel, qui souhaite recentrer les devoirs dans le cadre scolaire, provoque une réflexion approfondie sur les méthodes pédagogiques et la place des familles dans le suivi éducatif.
Pourquoi l’interdiction des devoirs à la maison divise enseignants et parents d’élèves
Le système éducatif français est régulièrement secoué par des revendications visant à revoir la place des devoirs à la maison. Pour certains enseignants, les devoirs représentent un prolongement nécessaire de l’apprentissage, permettant aux élèves de consolider leurs acquis. Pourtant, comme l’explique Emmanuel Garot, porte-parole de la Pepp, un aménagement adapté du dispositif est essentiel : « Le simple fait de garder les enfants dans une salle ne suffit pas. » Cette complexité organisationnelle pousse à envisager des évolutions, tout en préservant le lien école-famille.
Du côté des parents d’élèves, les avis diffèrent largement. Nombre d’entre eux soulignent la surcharge de travail à la maison et la fatigue des élèves, notamment en milieu défavorisé où le suivi parental s’avère parfois difficile. Cela nourrit un cercle vicieux d’inégalités, comme le pointe un article de Batz-Infos, où les écarts dans les capacités d’accompagnement peuvent biaiser l’égalité des chances.
L’expérience finlandaise : un modèle inspirant pour réconcilier école et bonheur des élèves
La Finlande, souvent citée en exemple pour la qualité de son système scolaire, offre une piste intéressante. Oubliez les longues soirées à plancher sur des exercices ; là-bas, les journées scolaires sont courtes, les devoirs rares, et le temps libre est soigneusement préservé afin de favoriser les activités extra-scolaires comme le sport ou la poésie. Emmanuelle Dancourt, journaliste, témoigne sur RMC : « Ce modèle prodigue aux enfants la possibilité d’être heureux et de découvrir leur talent personnel, ce qui les prépare à devenir des adultes épanouis. »
La proposition de Fabien Roussel : vers une refonte des horaires scolaires pour supprimer les devoirs à la maison ?
Le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, a ravivé le débat récemment en proposant que les devoirs soient intégralement réalisés à l’école. Selon lui, « les enfants devraient quitter l’école vers 17h30 sans devoirs à faire à la maison », laissant place à un temps libre de qualité. Cette idée, relayée par TF1 Info, suppose une réorganisation lourde du système éducatif, notamment au niveau du primaire.
Les modalités restent cependant à préciser, car comme le souligne Emmanuel Garot, il ne suffit pas de garder les élèves en salle d’étude. L’encadrement et la pertinence des activités doivent être garantis pour que cette extension du dispositif des « devoirs faits » ait un impact réel sur l’apprentissage, sans simplement ajouter une heure de présence scolaire.
Une solution pour alléger la pression sur les élèves et favoriser l’égalité des chances ?
Nombre d’experts et parents estiment que la suppression des devoirs à la maison pourrait contribuer à réduire la fatigue des élèves et aux disparités sociales liées au suivi parental. En effet, comme le mentionne un témoignage recueilli sur Mes Citations, être parent d’élève en 2025 s’apparente parfois à une charge à temps plein, scrutant chaque devoir et résultat.
En offrant un cadre scolaire élargi pour réaliser les exercices, on allège cette pression et on permet à tous les enfants, quelles que soient leurs conditions, d’avoir un accès équivalent aux outils d’apprentissage. À condition toutefois que l’école dispose des ressources suffisantes pour assurer cet accompagnement personnalisé.
Vers une nouvelle organisation du temps scolaire pour concilier apprentissage et bien-être des élèves
En parallèle, des expérimentations sont en cours pour proposer des aides aux devoirs au sein même des établissements. Dès septembre, plusieurs écoles testeront des dispositifs facultatifs permettant aux collégiens de réaliser leurs exercices dans un cadre encadré et sécurisant, comme le relate Le Parisien. Ce mouvement s’inscrit dans une volonté plus large de lutte contre le décrochage scolaire et de synchronisation du temps d’apprentissage avec le rythme des élèves.
Cependant, les défis logistiques, financiers et humains restent importants. Il faudra notamment concilier la nécessité de favoriser la réussite scolaire et le respect du besoin de temps libre, indispensable à l’épanouissement personnel des enfants.
