Le redoublement, souvent évoqué par l’Éducation nationale et abondamment débattu sur France Inter ou dans Le Monde Éducation, suscite toujours la controverse. Est-ce une sanction qui renforce l’échec, ou bien une seconde opportunité pour les élèves en difficulté ? Explorons cette question à travers les yeux de Sarah, élève de troisième, qui craignait de redoubler après une année compliquée.
Redoublement scolaire : entre débat scientifique et expérience vécue
Les chiffres de l’ONISEP montrent que le redoublement en France a drastiquement diminué ces dernières années. En 2000, plus de 5% des élèves de cinquième redoublaient. En 2022, ce taux est tombé à 0,5%. Pourtant, en 2024, Gabriel Attal souhaite faciliter cette pratique pour freiner l’échec scolaire, soulevant des débats chez UNSA Éducation ou Café Pédagogique.
Sarah explique : « Refaire ma troisième me faisait peur. J’avais l’impression que c’était un échec, mais mes parents m’ont expliqué que cela pouvait m’aider à mieux comprendre les cours. » Son cas reflète les témoignages recueillis par la Fédération des Parents d’Élèves (PEEP) et relayés régulièrement par Psychologies Magazine.
Redoublement : efficacité réelle ou illusion ?
Les études partagées par Canopé et l’OCDE sont claires : le redoublement apporte rarement un vrai bénéfice sur la durée. On constate, selon Le Monde Éducation, que les élèves qui redoublent risquent plus souvent le décrochage. Sarah confie : « Quelques copains se sont découragés. Certains se sentent moins à l’aise en classe, surtout quand leurs amis passent en classe supérieure. »
Pour illustrer, l’histoire de Julien, dont le redoublement a abouti à un nouveau départ, contraste avec celle de Lina, qui s’est sentie stigmatisée et a perdu confiance. Cela montre que tout dépend du contexte, des soutiens extérieurs et du regard de l’entourage.
Alternatives éducatives : tutorat, rattrapage et « looping »
Certains pays, comme la Finlande, misent sur d’autres solutions. Plutôt qu’un redoublement, les écoles proposent du tutorat, des rattrapages ou gardent le même enseignant plusieurs années. Cette méthode, nommée « looping », favorise le suivi individuel et la confiance, selon Café Pédagogique.
Sylvie, professeure de collège, partage sur L’Étudiant : « Je vois que le soutien individualisé fonctionne mieux. Les élèves repartent du bon pied sans avoir à revivre toute l’année. » Ces exemples invitent l’Éducation nationale à repenser l’accompagnement des jeunes en difficulté.
Le redoublement, reflet d’inégalités sociales ?
Les rapports de l’OCDE et de l’ONISEP soulignent que redoubler est plus fréquent chez les élèves de milieux modestes. Sarah remarque : « Dans ma classe, ceux qui ont redoublé viennent souvent de familles qui ne peuvent pas payer un soutien privé. » Ce constat est repris par France Inter et confirmé par les chercheurs cités sur Café Pédagogique.
En résumé, le redoublement reste une mesure rare, parfois vécue comme une punition, mais qui pourrait devenir une seconde chance si elle s’accompagne d’un vrai soutien. L’avenir de l’Éducation nationale s’écrit en innovant, en apprenant des succès d’ailleurs, et en écoutant tous les acteurs, élèves comme enseignants.
