L’éco-anxiété envahit la jeunesse contemporaine, affectant près d’un jeune sur deux en Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette inquiétude profonde pour l’avenir de la planète, souvent méconnue des adultes, se manifeste à travers un large spectre d’émotions selon les âges. Derrière cette crise silencieuse se cachent tristesse, colère, et sentiment d’impuissance, qui colorent le quotidien des enfants et des adolescents. Au-delà de l’angoisse, cette réalité interpelle sur les réponses à apporter pour soutenir cette génération en quête de sens et d’action dans un contexte écologique alarmant.
Éco-anxiété chez les jeunes : un mal invisible qui mérite l’attention en 2025
Selon une enquête participative menée par l’Université Libre de Bruxelles, 1 enfant sur 10 présente une forme aiguë d’éco-anxiété. Chez les plus jeunes, âgés de 6 à 12 ans, cette angoisse se traduit souvent par une tristesse lancinante face à la disparition progressive des espèces et des espaces naturels. À l’adolescence, chez les 16-18 ans, c’est la colère mêlée à un profond sentiment d’impuissance qui prédomine. Pourtant, un fossé inquiétant sépare les perceptions des jeunes de celles de leurs adultes référents : seuls 2,5 % des parents identifient cette souffrance, soulignant un défi majeur en termes de reconnaissance et d’accompagnement.
Comment l’éco-anxiété se manifeste-t-elle au quotidien des enfants et adolescents ?
Cette forme d’angoisse a des conséquences concrètes sur leur sommeil, leur concentration et leurs relations sociales. Cependant, les spécialistes comme la psychologue Bénédicte Mouton rappellent qu’il ne s’agit pas d’une pathologie mais d’un signe de lucidité face à la crise écologique. Lorsqu’elle demeure modérée, l’éco-anxiété peut devenir un moteur d’engagement et de changement, révélant ainsi tout le potentiel d’une jeunesse éco-sensible.
Des éco-émotions multiples au cœur de l’expérience des jeunes engagé·es
Le terme d’éco-anxiété, souvent réduit à la peur du changement climatique, ne rend pas justice à la complexité des ressentis. Les jeunes vivent une palette d’émotions, mêlant tristesse, colère, et parfois espoir lucide, qui prend racine dans un réel engagement pour l’avenir de la biosphère. Le podcast Éco-Émois donne la parole à ces adolescents et révèle combien cette conscience climatique est une source potentielle d’action concrète, tant dans la sphère privée que dans les initiatives collectives.
De la peur au militantisme : quand l’éco-anxiété devient moteur d’alternatives
Des études récentes confirment que plus la prise de conscience écologique est forte, plus les jeunes ont tendance à adopter des comportements pro-environnementaux. Ils privilégient des choix tels que le refus du véhicule individuel, la participation à des groupes environnementaux comme Les Amis de la Terre ou Planète Écologie, et une communication active avec leurs proches sur ces enjeux. Le lien entre éco-anxiété et engagement écologique s’avère ainsi une piste cruciale pour accompagner cette génération vers des solutions durables et positives.
Les enjeux d’une meilleure reconnaissance et d’un accompagnement adapté face à l’éco-anxiété
Le décalage entre la perception des jeunes et celles des adultes, enseignants et parents, complique la prise en charge de cette souffrance. Alors que les professionnels identifient un mal-être général sans le relier forcément à l’écologie, seuls 2,5 % des parents pensent que leurs enfants montrent des signes d’éco-anxiété, malgré une inquiétude rentrée. Ce constat souligne la nécessité urgente de formations spécialisées et de ressources dédiées, à l’image d’initiatives comme celles portées par Eco-Actif ou Terre d’Àvenir, qui proposent des outils pour mieux comprendre et soutenir les jeunes dans leurs combats écologiques.
Vers une éducation plus sensible à l’éco-anxiété : accompagner sans pathologiser
La sensibilisation à l’éco-anxiété doit aller de pair avec une posture éducative qui valorise l’expression des émotions sans médicaliser à outrance ce phénomène. Cette réaction adaptative appelle à créer des espaces d’écoute et de dialogue où les jeunes peuvent trouver des repères clairs et des marges d’action réelles. Des programmes scolaires intégrant les enjeux de la biosphère et des ateliers d’écologie urbaine participent à renforcer ce soutien.
