Nombreux sont les parents qui, en 2025, ressentent une certaine culpabilité lorsqu’ils décident d’allouer de l’argent de poche à leurs enfants, alors qu’eux-mêmes n’en ont jamais bénéficié durant leur enfance. Cette ambivalence traduit un débat intérieur mêlant traditions familiales, attentes sociales et préoccupations éducatives. La question dépasse le simple fait de donner ou non de l’argent : elle interroge la gestion de l’argent au sein des familles, la transmission d’une éducation financière, et la construction progressive d’une responsabilité face au budget familial.
Les racines de la culpabilité autour de l’argent de poche entre générations
Dans de nombreuses familles, les parents ont grandi dans des contextes où l’argent de poche était rare, voire inexistant. Cette absence n’a pourtant pas empêché une éducation rigoureuse où la valeur de l’économie et du travail était transmise autrement, via des petits achats occasionnels ou des récompenses directes. Aujourd’hui, offrir de l’argent de poche peut susciter un sentiment ambivalent : une crainte de « gâter » ou d’installer un rapport à l’argent trop matérialiste, mais aussi une volonté sincère d’initier ses enfants à la gestion de l’argent et à l’acquisition progressive d’autonomie financière.
Des modèles anciens à l’émergence d’une éducation financière adaptée
L’absence historique d’argent de poche ne signifie pas que les parents n’ont pas appris la valeur de l’argent. Au contraire, ils ont souvent expérimenté le sens du sacrifice et de la responsabilité à travers d’autres mécanismes, comme le travail ou l’échange de services au sein du foyer. Ce souvenir génère cependant une forme de culpabilité à transmettre un avantage que l’on n’a pas soi-même connu.
Cependant, le contexte économique et social ayant évolué, les spécialistes comme Marie Costa, coach parental, insistent sur l’intérêt, dès 7 ans, d’introduire progressivement l’argent de poche pour outil éducatif. Il s’agit de fixer des règles claires sur son usage : apprendre à comprendre le budget familial, à faire des choix d’achat, voire à s’exercer au commerce équitable via l’achat responsable.
L’argent de poche : un outil pour la responsabilisation et l’apprentissage économique
Au-delà du simple don d’argent, cette pratique vise à simuler, dans un cadre sécurisé, la réalité économique. Les enfants apprennent à gérer leur argent, à différencier besoins et envies, et à cultiver la patience face à l’objet de leurs désirs. Selon l’étude récente de Pixpay, en 2025, les adolescents reçoivent en moyenne 36 euros par mois, somme modulée selon l’âge, qui peut progressivement couvrir certains coûts comme les transports ou une partie de l’habillement.
Ce geste comporte également une dimension sociale. Il tend à lever certains tabous autour de l’argent en famille, favorisant le dialogue et la construction d’une confiance permettant aux parents de guider les choix de leurs enfants tout en les encourageant à développer une responsabilité personnelle.
Dépasser la culpabilité : une communication transparente autour du budget familial
Un ressort fondamental pour dépasser cette culpabilité est d’instaurer une communication transparente. Expliquer aux enfants d’où vient l’argent et pourquoi il y a des limites aide à comprendre que l’argent de poche ne tombe pas du ciel. Cette démarche renforce aussi le respect des règles et l’apprentissage de l’économie domestique. Elle offre une véritable préparation à la vie d’adulte, puisque gérer un budget, faire des choix de consommation et s’intéresser aux notions de commerce équitable deviennent des compétences essentielles.
