L’article 17 de la constitution française d’octobre 1958 définit les mesures de réduction de peine, connues comme étant la grâce présidentielle. Comme son nom l’indique il s’agit d’une faveur accordée par le Chef d’État à des détenus. C’est habituellement une réduction partielle ou totale de la peine de certains détenus. Toutefois, la grâce présidentielle n’est pas accordée à n’importe quel détenu. De ce fait, pour en bénéficier, il est impératif d’être éligible au dispositif. Ensuite, il est indispensable de suivre certaines démarches administratives pour faire la demande.
Comment fonctionne la grâce présidentielle ?
La grâce présidentielle est une réduction de peine en faveur de certains détenus. Grâce à elle, les concernés voient leur peine réduire partiellement, ou totalement, dans des cas plus rares. Cela concerne tout type de peine. Ainsi, lorsqu’il s’agit d’une peine de prison, le bénéficiaire peut être libéré même s’il n’a pas purgé la totalité de sa peine. De même, lorsqu’il s’agit d’une amende, la grâce concerne surtout à réduire le montant.
Ce dispositif ne s’inscrit pas dans un cadre juridique défini. En effet, il s’agit d’une faveur à titre personnel du Chef d’État, comme stipulé dans l’article 17 de la constitution. Il s’agit donc d’une prérogative. Contrairement à l’amnistie, la grâce présidentielle n’affecte pas la condamnation d’un détenu dans son casier judiciaire. Néanmoins, elle ouvre une voie de recours à la révision de la décision de condamnation. C’est également un dispositif individuel et concerne une seule personne à la fois. De même, étant réalisé à titre personnel, le Chef d’État se réserve le droit d’accorder ou de refuser une grâce présidentielle, sans avoir à se justifier.
Quels sont les profils concernés par la grâce présidentielle ?
La grâce présidentielle est soumise à plusieurs conditions d’éligibilité. Par conséquent, pour en bénéficier, il faut que le prétendant soit condamné à une peine définitive, c’est-à-dire qui ne peut faire l’objet d’un appel ou d’autres recours. Dans ce cas, il peut s’agir d’un emprisonnement ou d’une condamnation à verser une amende ou à des travaux d’intérêts généraux. Ce dispositif ne concerne également pas les sanctions d’ordre civile ou administratif.
Il est important de répondre à ces critères afin d’être éligible à la grâce présidentielle. De plus, il est indispensable de faire une demande auprès des autorités concernées. Elle doit se faire selon une démarche administrative bien définie.
Comment faire la demande d’une grâce présidentielle ?
Pour espérer bénéficier d’une grâce présidentielle, il est important de faire une demande, qui ne nécessite habituellement pas le recours à un avocat. Cependant, dans le cas où la personne concernée ne peut faire la demande elle-même, cela reste une option intéressante. Dans ce cas, d’autres personnes peuvent également faire la demande, à savoir les membres de sa famille, ses proches, un élu local ou le Procureur de la République.
Pour faire la demande, il faut que la personne intéressée écrive une lettre rédigée sur papier libre pour le Président de la République. Pour cela, il faut l’envoyer par courrier recommandé à l’adresse Palais de l’Élysée, 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris. Plusieurs informations comme les coordonnées de la personne concernée, le type et la date de la décision pénale doivent y figurer. De même, la demande doit être justifiée grâce à des arguments percutants et bien justifiés.
Qui prend en charge l’étude du dossier ?
Une fois la demande envoyée, le dossier est étudié par la DACG ou la direction des affaires criminelles et des grâces. Cet organisme recueille l’ensemble des informations nécessaires et les transmet au Président de la République qui décide si une grâce peut être envisagée.
En cas d’accord, le décret de grâce est adopté. Cependant, contrairement aux autres notes de ce genre, la grâce présidentielle n’est pas publiée dans le Journal Officiel. En effet, lorsqu’elle est accordée, la personne bénéficiaire ou celle qui en a fait la demande sont directement notifiées.