Le scroll infini sur les réseaux comme Facebook, Instagram, TikTok ou Snapchat a changé notre rapport à l’information, mais surtout à nos émotions. Sans que l’on s’en rende compte, cette pratique peut alimenter la fatigue, la solitude, voire la déprime. Pourquoi ce geste banal peut-il avoir un impact si lourd sur notre santé mentale ?
Scroll infini et addiction à la dopamine : comprendre le piège psychologique
Le scroll infini n’est pas qu’une fonction pratique de TikTok, Instagram ou YouTube. C’est un véritable piège pour notre cerveau. Chaque nouvel élément qui s’affiche déclenche une petite libération de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir. Mais ce plaisir est bref et artificiel. Par exemple, tu penses faire un tour rapide sur Pinterest ou Twitter, et tu te retrouves happé, passant parfois plus de 40 minutes à scroller.
Au lieu d’apporter une satisfaction durable, cette boucle de recherche constante épuise petit à petit l’attention. Sur le long terme, notre capacité à rester concentré et motivé dans la vie réelle s’affaiblit. On croit trouver du réconfort… mais plus le temps passe, plus on ressent du vide. C’est le même mécanisme qui fait que certains jeux vidéo ou scrolls sur Reddit deviennent si prenants : ils exploitent notre appétit biologique pour la nouveauté.
Impact sur la santé mentale : de la comparaison à la perte de soi
Derrière les photos flatteuses sur Instagram ou LinkedIn se cache une réalité biaisée. Beaucoup, comme Yassine, 28 ans, tombent dans le piège de la comparaison : « Je regardais la réussite des autres et je me sentais de plus en plus inutile. Le soir, je scrollais pour me détendre, mais je finissais encore plus stressé. » Cette spirale nourrit une faible estime de soi et une insatisfaction chronique.
Un usage quotidien excessif de WhatsApp ou Snap peut accentuer la solitude et la frustration, surtout si l’on traverse déjà une période difficile. Plus on cherche à fuir une émotion désagréable par le scroll infini, plus elle revient, amplifiée. Ce cercle vicieux augmente le risque de dépression et d’anxiété, surtout chez les jeunes, comme l’ont montré des études récentes.
Réseaux sociaux et jeunes : quels dangers pour le bien-être en 2025 ?
Les adolescents sont particulièrement vulnérables face à l’appel du scroll sur des applis comme Snapchat, Instagram ou TikTok. L’excès de temps passé devant ces écrans n’affecte pas seulement leur humeur : il perturbe aussi leur sommeil et peut retarder le développement du cortex préfrontal, essentiel pour gérer l’émotion et prendre du recul. Les conséquences ? Des difficultés à gérer le stress, une baisse de performances à l’école et un risque accru de troubles anxieux ou dépressifs.
Face à ce constat, il est essentiel de rappeler l’importance de limiter le temps d’écran et de proposer d’autres activités, comme le sport, la lecture, ou simplement des discussions en famille. Même sur WhatsApp ou Twitter, instaurer des règles simples peut réduire ce cercle vicieux et protéger la santé mentale des plus jeunes.
Doomscrolling et stress : comment l’actualité amplifie le malaise
L’exposition continue aux mauvaises nouvelles sur Facebook, Reddit ou YouTube active en permanence notre système de lutte contre les menaces. Résultat : le corps reste en état d’alerte, les hormones du stress sont libérées à répétition, et cela use nos défenses psychologiques.
Des recherches ont révélé que des individus exposés à des images choquantes, diffusées en boucle lors d’événements dramatiques, développent davantage de symptômes anxieux et dépressifs que ceux présents sur place. Cette « traumatisation à distance » s’explique par la façon dont chaque image, chaque titre, relance le circuit du stress. Pour s’en prémunir, il peut être judicieux de sélectionner les sources, d’éviter les contenus trop explicites et de se fixer une limite de temps spécifique pour consulter l’actualité, que ce soit sur Facebook, LinkedIn, ou toute autre plateforme sociale.
Prendre soin de son cerveau à l’ère du scroll infini : conseils pour le quotidien
Il n’est pas nécessaire d’arrêter totalement Instagram, TikTok ou YouTube pour retrouver un équilibre. L’enjeu, c’est de reprendre le contrôle sur la façon dont on utilise ces outils. Par exemple, fixer une plage précise pour consulter Facebook ou Twitter, plutôt que d’y retourner à chaque notification, aide à diminuer l’envie de scroller en continu.
Si tu ressens un vide, une fatigue persistante ou une perte d’intérêt pour tes passions comme avant, c’est peut-être le signe qu’il faut lever le pied. Tester de nouvelles activités loin des écrans, comme sortir marcher ou discuter avec un ami, permet de recharger ses batteries et de sortir du cercle du scroll infini. Le plus important est de s’écouter, et de se rappeler que derrière chaque écran se cache un vrai besoin de connexion et de douceur réelle.
