Les clubs de sciences après l’école sont souvent présentés comme des lieux d’innovation et de découverte, pourtant, de nombreuses filles n’y restent pas longtemps ou n’osent même pas franchir la porte. Ce phénomène découle de plusieurs obstacles bien connus : stéréotypes de genre persistants, absence d’encouragement adapté, manque de modèles féminins visibles, mais aussi d’un environnement qui peut rapidement devenir peu accueillant. Si depuis quelques années, l’accès aux filières scientifiques s’élargit aux jeunes femmes, leur engagement dans ces espaces reste fragile, révélant des failles sociétales à dépasser pour imaginer un monde plus inclusif.
Pour mieux comprendre ce désengagement, plongeons dans le quotidien de Léa. Élève brillante en mathématiques au collège, elle rejoint un club de robotique sur conseil de ses professeurs. Enthousiaste au départ, Léa finit par abandonner au bout de quelques semaines. Son histoire, courante, illustre comment la pression sociale et le manque de confiance en soi sapent les envies de nombreuses jeunes filles à explorer les sciences après l’école.
Stéréotypes de genre et pression sociale freinent l’engagement des filles en sciences
Dans beaucoup de clubs scientifiques, les stéréotypes de genre restent très présents. Les filles sont parfois perçues comme « moins douées » pour coder ou bricoler, alors que leurs résultats scolaires prouvent le contraire. Il suffit d’une remarque sur leurs compétences ou d’un regard sceptique pour que s’installent le doute et la peur du jugement.
Par exemple, lors d’un atelier de chimie, une élève peut hésiter à poser une question, craignant d’alimenter l’idée qu’elle n’est pas « faite pour ça ». Cette pression sociale, même invisible, pousse certaines à quitter les clubs pour ne pas se sentir isolées ou jugées par leurs pairs.
Manque de modèles féminins et représentation médiatique limitée
Le déficit de modèles féminins dans les sciences joue un rôle clé. À la télévision ou sur les réseaux sociaux, rares sont les portraits de femmes ingénieures ou informaticiennes qui inspirent les plus jeunes. Quand les filles cherchent des exemples, elles trouvent surtout des hommes dans les métiers scientifiques ou technologiques.
Ce manque de représentation médiatique entretient l’idée que la réussite scientifique serait réservée aux garçons. Si Léa avait vu plus de reportages sur des chercheuses ou des inventrices, elle aurait sans doute persévéré dans son club. En 2025, cette question reste aiguë malgré quelques avancées.
Environnement non inclusif et sexisme ordinaire à l’école
Il arrive souvent que l’ambiance des clubs de sciences paraisse exclusive aux filles. Les discussions sont parfois dominées par des garçons, les blagues sexistes passent inaperçues, et le curriculum non adapté ne tient pas toujours compte des aspirations des participantes.
Un exemple concret : lors d’un concours de robotique, Léa s’est retrouvée la seule fille de son équipe. Difficile dans ces conditions de se sentir légitime ou à l’aise. Une autre camarade, Emma, a quitté le club à cause du sexisme latent dans les répartitions de tâches, les garçons préférant souvent les rôles techniques et confiant aux filles des missions « organisationnelles ».
Absence d’encouragement et manque de confiance en soi
À la maison comme à l’école, l’encouragement joue un rôle primordial. Dans beaucoup de familles, on félicite plus volontiers un garçon pour ses réussites en sciences. Résultat : les filles manquent de confiance en elles et doutent de leur légitimité dans ces clubs.
Des études révèlent que, bien qu’elles obtiennent souvent de meilleures notes, beaucoup de filles n’osent pas donner leur avis ou prendre des décisions dans les clubs de sciences. Cet environnement non inclusif finit par entraver leur progression, voire par provoquer l’abandon.
Des solutions pour changer le visage des clubs scientifiques après l’école
Pour inverser la tendance, plusieurs pistes sont expérimentées dans les écoles depuis peu. Rendre le curriculum plus adapté, inviter régulièrement des scientifiques féminines, encourager la mixité dans la prise de parole ou encore sensibiliser au sexisme dès le plus jeune âge, semblent porter leurs fruits dans certains établissements pilotes.
Autre piste : valoriser chaque participation, même modeste, pour rassurer les élèves qui craignent la peur du jugement. En mettant en avant des réussites féminines, on insuffle peu à peu davantage de confiance. Reste qu’à l’aube de 2025, créer un environnement vraiment inclusif exige une mobilisation collective, à l’école comme à la maison.
